Feuille de route du Numérique en santé : bilan et perspectives

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Lors du 7e Conseil du numérique en santé le 23 juin dernier, Dominique Pon et Laura Létourneau ont dévoilé le bilan de la feuille de route du numérique, lancée le 25 avril 2019.

Feuille de route du Numérique en santé : bilan et perspectives

Pour rappel, la feuille de route comportait 30 actions réparties dans 5 orientations majeures : renforcer la gouvernance du numérique en santé ; accélérer le déploiement des services numériques socles ; intensifier la sécurité et l’interopérabilité des systèmes d’information en santé ; déployer au niveau national des plateformes numériques en santé ; soutenir l’innovation, évaluer et favoriser l’engagement des acteurs.

Un cadre réglementaire en place
Parmi les faits marquants de ce bilan figure la mise en place d’un cadre réglementaire avec une loi, 5 dispositions législatives, 33 ordonnances et décrets, un projet de Règlement pour l’espace européen des données de santé et 16 principes européens pour l’éthique du numérique en santé. Sont également soulignés – entre autres – les 2,7 milliards d’euros supplémentaires alloués, le doublement des effectifs à la DNS et à l’ANS, l’ouverture de 65 millions de comptes Mon Espace santé, l’élargissement du Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) qui compte désormais plus d’1 million de professionnels ou encore la formation au numérique de 350 000 étudiants en santé…

Quel bilan pour les industriels de santé ?
Sur le versant industriel, le bilan rappelle la création d’un guichet national pour « faciliter la vie des entrepreneurs du numérique en santé », la mise en place de « 2 nouvelles voies pérennes d’accès au remboursement pour les solutions numériques d’ici fin 2022 » et le déclenchement de 9 appels à projets depuis le lancement de la Stratégie d’accélération Santé numérique. Soulignant le travail de coordination mené avec les industriels pour structurer une filière du numérique en santé souveraine, le document révèle que 475 industriels sont inscrits dans Convergence et 412 ont signé la charte « Engagés pour la e-santé ».

Des relations exigeantes mais constructives avec les entreprises de santé
Au terme de leurs trois années à la tête de la DNS, le responsable et la déléguée ministériels ont d’ailleurs été interrogés par TICpharma sur la place des industriels de santé dans la feuille de route. Précisant qu’ils « se situent autour du catalogue de services de Mon Espace santé », Dominique Pon a expliqué que « les big pharmas ou les medtechs d’ailleurs, sont des interlocuteurs pour des applications pratiques. Souvent leurs centres de R&D ne sont pas en France mais aux États-Unis et nos interlocuteurs, ici, doivent convaincre leur direction internationale de s’adapter aux standards français (…) ». Laura Létourneau a, quant à elle, évoqué « des échanges hyper exigeants » avec les éditeurs de logiciels mais « un dialogue facile et des travaux désormais pleinement engagés ».

Vers une évolution de la gouvernance
Avec le départ de ses deux pilotes, la DNS voit également sa gouvernance continuer son évolution. Deux directeurs de projets à la DNS, Hela Ghariani et Raphaël Beaufret, vont, dans un premier temps, assurer la transition et le pilotage des équipes. La gouvernance de l’agence doit être en effet renforcée à l’avenir : « deux versants du sujet « gouvernance » demandent d’être traités : la coordination en interne et la co-construction avec l’externe », peut-on ainsi lire dans le bilan dans lequel sont proposés quatre axes d’amélioration :

  • Adapter les structures organisationnelles – une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) est en cours en ce sens afin de renforcer le positionnement de la DNS et les modalités d’interactions avec les organismes publics nationaux et régionaux du secteur du numérique en santé ;
  • Obtenir des moyens, lesquels « sont nécessaires mais (…) ne constituent pas le véritable nerf de la guerre » ;
  • Changer la culture RH et la façon de recruter, « un levier souvent ingrat et peut compatibles avec les temps courts politiques », « le plus difficile » mais aussi « le plus important »;
  • Coconstruire le numérique en santé avec l’ensemble de l’écosystème de la santé numérique.

L’aventure du numérique en santé ne fait que commencer…

Consulter le bilan dans son intégralité